mardi 2 décembre 2014

Table ronde Mataroa, 8 déc., INALCO




Texte de présentation de l'événement :



Mataroa : un voyage toujours actuel

INALCO
Lundi 8 décembre 2014

65, rue des Grands Moulins
75013 Paris
M° Bibliothèque F. Mitterand

Colloque organisé en partenariat avec le Centre Culturel Hellénique, la Fondation Hellénique et le Théâtre du Soleil, avec le soutien du CREE/INALCO et du Ministère de l’Education et de la Culture de la République de Chypre. 

17h00 à 17h50 : Le voyage du Mataroa, entre histoire et mémoire.

- Propos introductif d'Alexandra Mitsotaki (Centre Culturel Hellénique) et deMaria Gravari-Barbas (Fondation Hellénique).
Le contexte historique du voyage de Mataroa. 
Joëlle Dalègre (Maître de Conférences, HDR, INALCO, CREE),
Les aspects transgénérationnels de la transmission testimoniale.
Christina Alexopoulos (docteure en histoire, chargée de cours à l’INALCO, CREE)

Sous la présidence de Georges GALANES, Maître de Conférences, responsable de la section de grec moderne de l’INALCO, PLIDAM, CREE.

Pause

18h00 à 18h50 : Un nouveau voyage pour le Mataroa, entre création artistique, crise politique et travail de mémoire. 

Projections de vidéos sur le voyage du Mataroa, la pièce au Théâtre du Soleil et le documentaire qui s'en inspirent. 
Avec les interventions d’Andréas Siadimas et de Panagiotis Vouzas, auteurs de documentaire.  

Sous la présidence de Christina Alexopoulos.

Pause

19h00 à 20h30 : Paroles de témoins et transmission mémorielle. 

Table ronde avec Christina Alexopoulos, Zoé Chorafas, Georges Corraface, Stéphane Sawas et Manos Zacharias. 

Sous la direction de Stéphane SAWAS, Professeur des Universités, INALCO, Directeur du CERLOM.

Pot de clôture.

Comité scientifique :
Christina Alexopoulos, Joëlle Dalègre, Georgios Galanès, Maria Gravari-Barbas, Elita Kounadi, Nadia Machaira, Frosa Pejoska-Bouchereau, Stéphane Sawas.




En décembre 1945, quelques mois avant le début de la guerre civile grecque (1946-1949),  les philhellènes Octave Merlier, directeur de l’Institut français d’Athènes, et son collaborateur, le secrétaire général Roger Milliex, conçoivent le projet de sauver des jeunes intellectuels grecs et grâce à des bourses, les envoyer étudier à Paris.

Ce voyage, devenu depuis lors mythique, est celui du Mataroa. 

Après bien des péripéties diplomatiques, reports et une attente insoutenable, ils parviennent à affréter ce bateau néo-zélandais au nom étrange – qui signifie la femme aux grands yeux en polynésien – et à faire partir à Paris 140 boursiers du gouvernement français. 
Ils sauvent ainsi un grand nombre d’artistes, d’intellectuels et de scientifiques grecs de la génération d’après-guerre. En les faisant échapper aux chasses à l’homme, à la mort, à la peur, à la faim et à l’insécurité, quotidien que vivait alors la Grèce à l’aube de la Guerre Civile, ils leur offrent en même temps un tremplin et l’espoir d’un futur. 

Parmi les passagers de cette « arche » contemporaine qui brilleront en Europe grâce à leur œuvre, on peut distinguer les penseurs Cornelius Castoriadis, Kostas Axelos et Kostas Papaioannou, les sculpteurs Mémos Makris, Kostas Coulentianos, Kostas Valsamis et Bella Raftopoulou, les peintres Dikos Vizantios, Eleni Stathopoulou et Anna Kinduni, la peintre et écrivain Nelly Andrikopoulou, les poètes Matsi Chatzilazarou et Andreas Cambas, les auteurs Elli Alexiou, Mimika Cranaki et Andreas Kedros, les médecins Eleni Thomopoulou, Evangelos Brikas et Andreas GlinosDimitris et Ioannis Marinopoulos,qui deviendront par la suite de célèbres entrepreneurs, les architectes Aristomenis Provelengios, Nikos Chatzimichalis, Takis Zenetos et Panos Tzelepis, l’architecte-urbanitste Georges Candilis, le cinéaste Manos Zacharias, le chef d’orchestre Dimitris Chorafas, l’historien Nicolas Svoronos et l’académicien Emmanuel Kriaras. 

En 2014, au cœur d’une crise économique et surtout sociale d’une ampleur jamais vue après la guerre, un groupe d’artistes se partageant entre Athènes et Paris réussissent grâce à leur travail de recherche et à leur ténacité, mais aussi après beaucoup de difficultés et de rebondissements, à réaliser un rêve fou. « Le voyage du Mataroa » prendra vie sur la scène du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine.

Entre oubli et anamnèse, le documentaire d’Andréas Siadimas et Panagiotis Vouzas nous fait découvrir l’histoire du Mataroa et s’interroge sur la portée de ce voyage épique aux niveaux individuel et collectif. 
La question de la transmission testimoniale et du travail de mémoire est centrale dans l’appréhension de ce passé toujours actuel. 

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