lundi 21 septembre 2015

Rendez-vous le vendredi 9 octobre 13h30 UJM campus Tréfilerie pour la première séance du séminaire "Constitutions mixtes"

Qu’est-ce que la « constitution mixte » ?

La constitution mixte est une idée qui parcourt toute l’histoire politique occidentale. Elle peut être définie comme un gouvernement idéal résultant de la combinaison de plusieurs types de régimes, à savoir, généralement, un mélange de monarchie, d’aristocratie et de démocratie.
L’Antiquité offre la première mention explicite d’une « constitution mixte » à propos du gouvernement athénien des Cinq Mille dépeint par Thucydide. Les Lois de Platon – notamment au sujet de la Sparte de Lycurgue – et La Politique d’Aristote constituent deux autres références majeures. Polybe propose une explication de la grandeur de Rome en décrivant la République comme une constitution mixte, thème repris par Denys d’Halicarnasse et largement exploité à l’époque impériale.
Du Moyen-Âge au xxe s., le régime mixte est constamment étudié. Après les travaux de Thomas d’Aquin, le thème est repris par ses disciples. À la Renaissance, les écrits de Machiavel lui donnent un essor considérable, suivis par ceux de Jean Bodin et Thomas Hobbes : apportant un éclairage nouveau sur l’absolutisme, la constitution mixte apparaît comme une possibilité de résistance à la tyrannie. Montesquieu qui, à la suite de John Locke, s’interroge sur l’équilibre des pouvoirs, élabore la théorie dite « de la séparation des pouvoirs » qui, plus tard, influence les concepteurs de la Constitution des États-Unis d’Amérique, avec la doctrine des checks and balances. La réflexion sur l’équilibre des pouvoirs est aussi poursuivie par Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel-Joseph Sieyès, les juristes du xixe siècle, Max Weber et les penseurs constitutionnels du xxe siècle.
Aujourd’hui, c’est aux régimes de pays anglophones (Angleterre, États-Unis d’Amérique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande) qu’est généralement associée l’idée de constitution mixte. En outre, indépendamment de la théorie d’un gouvernement assurant un équilibre idéal des pouvoirs, toute constitution paraît susceptible d’être perçue ou de s’afficher comme mixte, dans une définition certes extensive, mais qui a pu permettre à la constitution mixte d’apparaître à certains comme une alternative à la polarité marxisme/capitalisme. Aussi la constitution mixte s’affirme-t-elle comme un enjeu déterminant au cœur des débats sur la démocratie.

Pourquoi le séminaire « Constitutions mixtes » ?

Idée-passerelle traversant les périodes, les aires géographiques et les espaces politiques, la constitution mixte réclame d’être étudiée dans un cadre transdisciplinaire, condition nécessaire à :
  • l’observation des processus de transmission, d’assimilation ou de transformation des idées sur la constitution mixte – notamment des sources antiques, qui offrent des clefs d’interprétation des références ultérieures ;
  • l’analyse de la constitution mixte à travers le prisme de concepts qui lui sont associés de manière métaphorique ou métonymique : mélange, mixtion, fusion, médiété, milieu, moyenne/somme, binarité/ternarité, synthèse, composition, harmonie, concorde, etc.
C’est pourquoi ce séminaire est ouvert à tous les acteurs des champs concernés : sciences humaines et sociales, droit, médecine, chimie, physique, mathématiques, lettres et arts, etc.

Rendez-vous le vendredi 9 octobre (13h30-15h30, Université de Saint-Étienne)

La première séance du séminaire se déroulera le 9 octobre à l’Université Jean Monnet (Campus Tréfilerie : 33, rue du 11 novembre Saint-Etienne – salle SR5) et accueillera
Marie GAILLE
Directrice de recherche (SPHERE, Université Paris 7)
Directrice adjointe scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS
Spécialiste notamment de philosophie politique et de philosophie de la médecine, Marie Gaille proposera avec Stavroula Kefallonitis (MCF de grec, Université de Saint-Étienne, HiSoMA) « Un état des lieux de la recherche sur la constitution mixte ». Suivra une présentation du projet HiSoMA « Constitutions mixtes ».
Les prochaines séances sont prévues les vendredis 4 décembre, 5 février et 8 avril.
Toutes les informations se trouvent sur le carnet de recherches SYN ΣΥΝ :

mardi 9 décembre 2014

mardi 2 décembre 2014

Table ronde Mataroa, 8 déc., INALCO




Texte de présentation de l'événement :



Mataroa : un voyage toujours actuel

INALCO
Lundi 8 décembre 2014

65, rue des Grands Moulins
75013 Paris
M° Bibliothèque F. Mitterand

Colloque organisé en partenariat avec le Centre Culturel Hellénique, la Fondation Hellénique et le Théâtre du Soleil, avec le soutien du CREE/INALCO et du Ministère de l’Education et de la Culture de la République de Chypre. 

17h00 à 17h50 : Le voyage du Mataroa, entre histoire et mémoire.

- Propos introductif d'Alexandra Mitsotaki (Centre Culturel Hellénique) et deMaria Gravari-Barbas (Fondation Hellénique).
Le contexte historique du voyage de Mataroa. 
Joëlle Dalègre (Maître de Conférences, HDR, INALCO, CREE),
Les aspects transgénérationnels de la transmission testimoniale.
Christina Alexopoulos (docteure en histoire, chargée de cours à l’INALCO, CREE)

Sous la présidence de Georges GALANES, Maître de Conférences, responsable de la section de grec moderne de l’INALCO, PLIDAM, CREE.

Pause

18h00 à 18h50 : Un nouveau voyage pour le Mataroa, entre création artistique, crise politique et travail de mémoire. 

Projections de vidéos sur le voyage du Mataroa, la pièce au Théâtre du Soleil et le documentaire qui s'en inspirent. 
Avec les interventions d’Andréas Siadimas et de Panagiotis Vouzas, auteurs de documentaire.  

Sous la présidence de Christina Alexopoulos.

Pause

19h00 à 20h30 : Paroles de témoins et transmission mémorielle. 

Table ronde avec Christina Alexopoulos, Zoé Chorafas, Georges Corraface, Stéphane Sawas et Manos Zacharias. 

Sous la direction de Stéphane SAWAS, Professeur des Universités, INALCO, Directeur du CERLOM.

Pot de clôture.

Comité scientifique :
Christina Alexopoulos, Joëlle Dalègre, Georgios Galanès, Maria Gravari-Barbas, Elita Kounadi, Nadia Machaira, Frosa Pejoska-Bouchereau, Stéphane Sawas.




En décembre 1945, quelques mois avant le début de la guerre civile grecque (1946-1949),  les philhellènes Octave Merlier, directeur de l’Institut français d’Athènes, et son collaborateur, le secrétaire général Roger Milliex, conçoivent le projet de sauver des jeunes intellectuels grecs et grâce à des bourses, les envoyer étudier à Paris.

Ce voyage, devenu depuis lors mythique, est celui du Mataroa. 

Après bien des péripéties diplomatiques, reports et une attente insoutenable, ils parviennent à affréter ce bateau néo-zélandais au nom étrange – qui signifie la femme aux grands yeux en polynésien – et à faire partir à Paris 140 boursiers du gouvernement français. 
Ils sauvent ainsi un grand nombre d’artistes, d’intellectuels et de scientifiques grecs de la génération d’après-guerre. En les faisant échapper aux chasses à l’homme, à la mort, à la peur, à la faim et à l’insécurité, quotidien que vivait alors la Grèce à l’aube de la Guerre Civile, ils leur offrent en même temps un tremplin et l’espoir d’un futur. 

Parmi les passagers de cette « arche » contemporaine qui brilleront en Europe grâce à leur œuvre, on peut distinguer les penseurs Cornelius Castoriadis, Kostas Axelos et Kostas Papaioannou, les sculpteurs Mémos Makris, Kostas Coulentianos, Kostas Valsamis et Bella Raftopoulou, les peintres Dikos Vizantios, Eleni Stathopoulou et Anna Kinduni, la peintre et écrivain Nelly Andrikopoulou, les poètes Matsi Chatzilazarou et Andreas Cambas, les auteurs Elli Alexiou, Mimika Cranaki et Andreas Kedros, les médecins Eleni Thomopoulou, Evangelos Brikas et Andreas GlinosDimitris et Ioannis Marinopoulos,qui deviendront par la suite de célèbres entrepreneurs, les architectes Aristomenis Provelengios, Nikos Chatzimichalis, Takis Zenetos et Panos Tzelepis, l’architecte-urbanitste Georges Candilis, le cinéaste Manos Zacharias, le chef d’orchestre Dimitris Chorafas, l’historien Nicolas Svoronos et l’académicien Emmanuel Kriaras. 

En 2014, au cœur d’une crise économique et surtout sociale d’une ampleur jamais vue après la guerre, un groupe d’artistes se partageant entre Athènes et Paris réussissent grâce à leur travail de recherche et à leur ténacité, mais aussi après beaucoup de difficultés et de rebondissements, à réaliser un rêve fou. « Le voyage du Mataroa » prendra vie sur la scène du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine.

Entre oubli et anamnèse, le documentaire d’Andréas Siadimas et Panagiotis Vouzas nous fait découvrir l’histoire du Mataroa et s’interroge sur la portée de ce voyage épique aux niveaux individuel et collectif. 
La question de la transmission testimoniale et du travail de mémoire est centrale dans l’appréhension de ce passé toujours actuel. 

dimanche 30 novembre 2014

A propos de Manolis

Ci-dessous quelques documents en prolongement de la conférence Présence de la Grèce consacrée jeudi dernier au roman graphique Manolis (Allain Glykos, Antonin, éd. Cambourakis, 2013).



Document Pathé muet : incendie de Smyrne, septembre 1922.



ΣΜΥΡΝΗ, Η Καταστροφή μιας Κοσμοπολίτικης Πόλης, 1900-1922. Dvd en prévente sur le site du Musée Bénaki ici.



Allain Glykos présentant la communauté grecque de Bordeaux (2009) :



Antonin (Dubuisson) est le dessinateur de Manolis. Il est né à Saint-Etienne en 1986. Le blog d'Antonin (avec de nombreuses planches de Manolis) : http://antonin-d.blogspot.fr/



Une communauté grecque de Camargue (archives INA) :