lundi 26 octobre 2015

Les supplications d'Hector

L'affrontement final d'Achille et Hector (Iliade, XXII), traduit par Leconte de Lisle :

Et l'adaptation cinématographique de cette scène dans le film Troy :




Talon d'Achille

Dans une version bien connue de la tradition, Thétis plonge son fils Achille dans les eaux du Styx qui ont la propriété de rendre invulnérable. Mais le talon, par lequel la mère tient son enfant, n'est pas trempé dans le fleuve et reste donc vulnérable. Ce point n'apparaît nulle part dans l'Iliade, mais chez Stace (Achilléide, I, 133-134) avec la première mention connue de la vulnérabilité du talon d'Achille (Stace est né vers 40 ap. J.-C. et mort en 96).

La mort d'Achille est annoncée dans l'Iliade à plusieurs reprises par sa mère Thétis (I, 417 ; IX, 410-416 ; XVIII, 95-96), par son cheval Xanthos (XIX, 409-410) et par Hector (XXII, 358-360).

Quant à la mort d'Achille elle-même, elle est évoquée dans l'Ethiopide (épopée, VIIe s. av. J.-C. ?), par Pindare (Péans, VI, 77-86) et par Virgile (Enéide, VI, 56-58), puis Ovide (Métamorphoses, XII, 598-606). S'il n'existe pas de source textuelle du motif du talon vulnérable avant Stace (Achilléide, I, 133-134), des vases archaïques et du début de la période classique représentant Pâris décochant une flèche vers le bas du corps d'Achille ou ce dernier mort d'un blessure au pied (v. Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, 1993, p. 626), comme cette représentation du cadavre d'Achille


Au début du chant XXIV de l'Odyssée, l'âme d'Agamemnon rapporte le récit des funérailles d'Achille. Achille aux Enfers apparaît dans le chant XI de l'Odyssée (488-491), quand Ulysse recueille ses regrets :


Les vers 488-491 en traduction juxtalinéaire :


Pour aller plus loin

Le site très riche de l'exposition "Sur les traces d'Ulysse" (BnF) : http://expositions.bnf.fr/homere/

Alexandrie

La fondation de la bibliothèque d'Alexandrie est située en 288 av. J-C. avec Ptolémée Ier. Les circonstances des destructions et éventuelles reconstructions de la bibliothèque antique restent objets de débats. Un documentaire sur cette question :


De nos jours, une bibliothèque très moderne a été construite à Alexandrie, la Bibliotheca Alexandrina, inaugurée en 2002, en mémoire de l'édifice antique

La construction du phare d'Alexandrie, l'une des sept "Merveilles du monde", débute sous le règne de Ptolémée Ier, au début du IIIe s. av. J.-C. La durée des travaux est estimée à une dizaine d'années et l'achèvement de la construction est situé sous le règne de Ptolémée II Philadelphe. Victime de nombreux tremblements de terre, le phare est presque complètement détruit en 1303. Un documentaire sur le phare et, notamment, les recherches sous-marines menées par les archéologues à Alexandrie :


Bibliographie :

Jean-Yves EMPEREUR, Le Phare d'Alexandrie, la Merveille retrouvée, Paris, Gallimard, "Découvertes", 2004.

Sitographie :

Le CEALex (Centre d'Etudes Alexandrines)
La bibliothèque d'Alexandrie aujourd'hui : Bibliotheca Alexandrina

Discographie :

Témoignage de l'immense postérité d'Alexandrie antique, y compris dans la culture populaire contemporaine, en 1977, accompagné des Clodettes, Claude François chante son Égypte natale avec le titre "Alexandrie, Alexandra" dont le refrain évoque le fameux phare antique :
Les sirènes du port d'Alexandrie
Chantent encore la même mélodie
La lumière du phare d'Alexandrie
Fait naufrager les papillons de ma jeunesse
Paroles d'Étienne Roda-Gil. Clip vidéo archivé sur le site de l'Intitut national de l'audiovisuel.

À propos de l'importance des références antiques dans la culture populaire contemporaine, voir le carnet de recherche Antiquipop et noter l'organisation, les 26-28 mai 2016, à Lyon, d'un colloque international sur le sujet.

samedi 3 octobre 2015

"Constitutions mixtes" le 9 octobre >> en salle SR5

Attention ! Changement de salle pour la séance du séminaire "Constitutions mixtes" le vendredi 9 octobre : nous nous retrouverons en salle SR5.

lundi 21 septembre 2015

Rendez-vous le vendredi 9 octobre 13h30 UJM campus Tréfilerie pour la première séance du séminaire "Constitutions mixtes"

Qu’est-ce que la « constitution mixte » ?

La constitution mixte est une idée qui parcourt toute l’histoire politique occidentale. Elle peut être définie comme un gouvernement idéal résultant de la combinaison de plusieurs types de régimes, à savoir, généralement, un mélange de monarchie, d’aristocratie et de démocratie.
L’Antiquité offre la première mention explicite d’une « constitution mixte » à propos du gouvernement athénien des Cinq Mille dépeint par Thucydide. Les Lois de Platon – notamment au sujet de la Sparte de Lycurgue – et La Politique d’Aristote constituent deux autres références majeures. Polybe propose une explication de la grandeur de Rome en décrivant la République comme une constitution mixte, thème repris par Denys d’Halicarnasse et largement exploité à l’époque impériale.
Du Moyen-Âge au xxe s., le régime mixte est constamment étudié. Après les travaux de Thomas d’Aquin, le thème est repris par ses disciples. À la Renaissance, les écrits de Machiavel lui donnent un essor considérable, suivis par ceux de Jean Bodin et Thomas Hobbes : apportant un éclairage nouveau sur l’absolutisme, la constitution mixte apparaît comme une possibilité de résistance à la tyrannie. Montesquieu qui, à la suite de John Locke, s’interroge sur l’équilibre des pouvoirs, élabore la théorie dite « de la séparation des pouvoirs » qui, plus tard, influence les concepteurs de la Constitution des États-Unis d’Amérique, avec la doctrine des checks and balances. La réflexion sur l’équilibre des pouvoirs est aussi poursuivie par Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel-Joseph Sieyès, les juristes du xixe siècle, Max Weber et les penseurs constitutionnels du xxe siècle.
Aujourd’hui, c’est aux régimes de pays anglophones (Angleterre, États-Unis d’Amérique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande) qu’est généralement associée l’idée de constitution mixte. En outre, indépendamment de la théorie d’un gouvernement assurant un équilibre idéal des pouvoirs, toute constitution paraît susceptible d’être perçue ou de s’afficher comme mixte, dans une définition certes extensive, mais qui a pu permettre à la constitution mixte d’apparaître à certains comme une alternative à la polarité marxisme/capitalisme. Aussi la constitution mixte s’affirme-t-elle comme un enjeu déterminant au cœur des débats sur la démocratie.

Pourquoi le séminaire « Constitutions mixtes » ?

Idée-passerelle traversant les périodes, les aires géographiques et les espaces politiques, la constitution mixte réclame d’être étudiée dans un cadre transdisciplinaire, condition nécessaire à :
  • l’observation des processus de transmission, d’assimilation ou de transformation des idées sur la constitution mixte – notamment des sources antiques, qui offrent des clefs d’interprétation des références ultérieures ;
  • l’analyse de la constitution mixte à travers le prisme de concepts qui lui sont associés de manière métaphorique ou métonymique : mélange, mixtion, fusion, médiété, milieu, moyenne/somme, binarité/ternarité, synthèse, composition, harmonie, concorde, etc.
C’est pourquoi ce séminaire est ouvert à tous les acteurs des champs concernés : sciences humaines et sociales, droit, médecine, chimie, physique, mathématiques, lettres et arts, etc.

Rendez-vous le vendredi 9 octobre (13h30-15h30, Université de Saint-Étienne)

La première séance du séminaire se déroulera le 9 octobre à l’Université Jean Monnet (Campus Tréfilerie : 33, rue du 11 novembre Saint-Etienne – salle SR5) et accueillera
Marie GAILLE
Directrice de recherche (SPHERE, Université Paris 7)
Directrice adjointe scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS
Spécialiste notamment de philosophie politique et de philosophie de la médecine, Marie Gaille proposera avec Stavroula Kefallonitis (MCF de grec, Université de Saint-Étienne, HiSoMA) « Un état des lieux de la recherche sur la constitution mixte ». Suivra une présentation du projet HiSoMA « Constitutions mixtes ».
Les prochaines séances sont prévues les vendredis 4 décembre, 5 février et 8 avril.
Toutes les informations se trouvent sur le carnet de recherches SYN ΣΥΝ :